Transplantation d'organes
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- Publication : lundi 21 mai 2018 14:09
Audition au CCNE de Famille et Liberté le 30 mars 2018.
Intervention du Professeur Yvonne Flour
S’agissant des transplantations d’organes, qui sauvent des vies, nous sommes très attachés à la tradition française du don, seule option pour éviter la marchandisation des corps. Le don post
mortem en particulier exprime de façon magnifique la solidarité des vivants et des morts.
Mais cette affirmation de la primauté du don ne doit pas être seulement un objet de discours,
elle doit aussi s’exprimer dans la réalité. Pour cette raison, nous sommes très réservés à
l’égard du consentement présumé, institué en 1976 par la loi Caillavet. Le consentement
existe ou n’existe pas. Il ne peut pas être présumé. Quand il existe, il s’exprime. A défaut le
geste du don disparaît. En fait, il nous semble qu’en réalité cela ne fonctionne pas. Une équipe
médicale ne peut pas imposer un prélèvement d’organe à une famille en deuil. Alors si le
consentement du défunt s’est exprimé, la volonté du mort sera naturellement respectée. On
pourrait organiser comme en Allemagne l’expression de ce consentement. Cela permettrait
aussi de communiquer sur l’importance de cette expression, comme on communique sur le
don de sang. Au demeurant il nous semble aussi que l’avenir du médecine est plutôt dans le
développement des prothèses et des organes artificiels. Le handysport et les jeux
paralympiques montrent de façon éclatante les formidables progrès des techniques de
prothèses. Des chercheurs comme le professeur Carpentier et la société Carpentier travaillent
sur un coeur artificiel. Ce sont des chercheurs français. Malgré cela, la France investit très peu
dans ce domaine, beaucoup moins que d’autres pays comme l’Allemagne ou les Etats-Unis.