Cohabitation
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- Publication : mardi 2 octobre 2012 07:20
La cohabitation a- t- elle remplacé le mariage ?
Les expériences conjugales des célibataires en couple sont à peine plus nombreuses que celle des personnes mariées. Parmi les hommes, les premiers ont vécu en moyenne 1,32 fois en couple, les mariées 1,14 fois. Pour les femmes, la différence et un peu plus faible : 1,22 contre 1,09.
La différence entre 1,32 et 1,14 est de 0,18 ; celle entre 1,22 et 1,09 de 0,13, un peu plus faible. Tel est, en substance, le raisonnement dont nous avons souligné les résultats.
Mais, en réalité, célibataires en couples ou personnes mariées, les expériences qualifiées de conjugales ne peuvent, par définition, être inférieures à un.
Il en résulte que c’est le rapport de 0,32 à 0,14 qui donne la mesure des différences de comportement. Il est égal à 2,3. Les expériences conjugales des célibataires sont donc beaucoup plus nombreuses que cellesdes hommes mariés.
Pour les femmes, le rapport de 0,22 à 0,09 est de 2,4. Il est un peu plus fort.
L'on pourrait, s'il s'agissait de la copie d'un candidat au certificat d'études, plaider l'ignorance. Il semble difficile de le faire pour Catherine Villeneuve-Gokalp, auteur de ce subterfuge, dans un article intitulé la démographie aux prises avec les nouveaux comportements familiaux.
C.V.G. est chercheur à l'Institut national d'études démographiques, auteur de Constance et Inconstances de la famille et elle a conduit, en 1994, une enquête sur les situations familiales.
Plus récemment, c'est la notion de « dissociation familiale » qui a été mise en avant pour rendre compte des troubles « névrotiques » ou caractériels présentés par les enfants. Moralistes et psychanalystes, décidément réconciliés, s'accordent à nouveau sur ce point.
Et sans doute, il est vrai que dans un grand nombre de cas, nous nous trouvons en présence de difficultés familiales, de situations irrégulières, de dissentiments plus ou moins graves, de désordres de la conduite ou de tares diverses chez les parents. Il n'y a rien là que de compréhensible et même de prévisible dans la perspective qui est la nôtre. Les troubles du comportement d'un enfant doivent tenir, soit à des anomalies biologiques, soit à ses conditions de milieu, soit aux deux toujours assez artificiellement séparés.
Mais ( la/La) psychiatrie infantile, dans son ensemble, va-t-elle beaucoup au-delà de ces constatations, s'interroge-t-elle sincèrement sur les causes profondes de ces dissociations familiales, propose-t-elle les vrais moyens d'y remédier ?(NE/ ne) tend-elle pas ( plutôt/ainsi) à créer un mythe nouveau, à réifier des manifestations qu'elle isole artificiellement d'un contexte social en dehors duquel elles n'ont pas d'existence( ?).
Le texte complet est extrait de Quelle psychiatrie pour notre temps ? Travaux et écrits de Louis Le Guillant (p.216, Erès, 1984). Les parties en gras constituent l’extrait qu’en donne Nadine Lefaucheur, avec en parenthèses ses arrangements, sous le titre Dissociation familiale et délinquance juvénile ou la trompeuse éloquence des chiffres
L’auteur de ce découpage d’une trompeuse éloquence est chargée de recherche au CNRS et son travail a été financé par la Caisse nationale d’allocations familiales et la Mission du Bicentenaire !
Famille et Liberté - Lettre N° 14 - Septembre 1998