Mariage musulman
- Détails
- Publication : mardi 2 octobre 2012 07:24
M. Etienne Mourrut, député UMP du Gard avait demandé au ministre de l’intérieur (question écrite 118221, posée le 13 février) s’il avait l’intention de faire respecter par les autorités religieuses musulmanes l’interdiction de procéder à un mariage religieux avant le mariage civil.
Le ministre lui a fait le 8 mai la réponse suivante :
L'article L. 433-21 du code pénal prévoit que « tout ministre du culte qui procédera, de manière habituelle, aux cérémonies religieuses de mariage sans que ne lui ait été justifié l'acte de mariage préalablement reçu par les officiers de l'état civil sera puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende ». Il s'applique bien entendu à tous les cultes. Cependant, il convient de préciser qu'en islam le mariage ne constitue pas un « sacrement » comparable à celui d'autres religions et ne donne pas lieu à célébration religieuse. Il s'agit d'un contrat civil, faisant l'objet d'une cérémonie privée, au cours de laquelle intervient parfois un imam de façon incidente, pour une courte prière. Dans la plupart des pays musulmans, ce contrat ne prend effet qu'après enregistrement au tribunal d'instance ou à la mairie. En France, il arrive que certaines mosquées soient sollicitées pour « enregistrer » de telles unions. Si la mosquée de Paris et les mosquées principales exigent à cette occasion la production d'un acte d'état civil préalable, d'autres s'en abstiennent, contrevenant ainsi aux dispositions rappelées ci-dessus.
Apparemment, le ministre chargé des cultes ne sait pas que chez les protestants (réformés, luthériens et évangéliques) le mariage n’est pas un sacrement. Il semble ignorer aussi que si les mariages catholiques sont célébrés généralement au cours d’une messe, cela n’a rien d’obligatoire, le sacrement proprement dit étant tout entier dans l’échange des consentements des mariés.
Lettre n°50 – septembre 2007