Cohn Bendit
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- Publication : mardi 2 octobre 2012 07:06
Pédophilie
Cohn-Bendit s’est déclaré victime d’une « chasse à l’homme », à la suite de la publication par L’Express d’extraits d’un livre, publié en 1975, dans lequel il se targuait de relations sexuelles avec des enfants de cinq ans dont il était « l’éducateur ».
Pour sa défense il a déclaré qu’il ne s’agissait que d’un jeu littéraire destiné à épater le bourgeois.
Affabulait-il à l’époque ou nous abuse-t-il aujourd’hui pour berner le bourgeois ? Chacun en jugera et je me limiterai aux remarques suivantes :
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La persécution dont il se dit victime ne paraît pas très intense puisque les Verts ne l’ont pas exclu de leurs rangs, comme les Radicaux l’ont fait avec François Abadie pour un propos « homophobe ». Bien au contraire, ceux de Paris ont choisi sa photo pour illustrer la déclaration de foi qu’ils ont adressée aux électeurs pour les municipales.
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Le témoignage en sa faveur d’anciens de ses élèves ou de leurs parents ne paraît guère probant dans la mesure où ces parents adhéraient aux thèses freudiennes d’une prétendue sexualité enfantine.
Fabrice Madouas, dans Valeurs Actuelles du 2 mars donne de précieuses indications sur cet état d’esprit. J’y ajouterai l’extrait suivant de la quatrième de couverture du roman Les enfants d’Emmanuel, publié par Emmanuelle Arsan, en 1975 aussi.
« Emmanuelle et son mari sont en Provence avec leurs enfants Christophe et Isé, des jumeaux de cinq ans. Certains de leurs amis de Bangkok, dont Mario, le technicien de l’érotisme, les ont rejoints. D’autres compagnons – amants, adolescents ou hommes et femmes de grand âge – tentent avec eux de créer un espace doux où pourront grandir, dans le bonheur et la liberté, le petit garçon et la petite fille qu’Emmanuelle a eus de neuf pères. »
La couverture n’est pas trompeuse et l’intérieur ne laisse rien ignorer du caractère pédophile et incestueux de l’espace doux.
Cohn-Bendit aurait été plus convaincant si, au lieu de se borner à des dénégations véhémentes, il nous avait expliqué pourquoi ceux de sa génération qui voulaient s’affranchir de tous les tabous se seraient contentés de ne le faire qu’en paroles pour la seule pédophilie.
La seule conclusion certaine que l’on puisse tirer de cette affaire est qu’il n’est plus à la mode de faire l’éloge de la pédophilie, surtout quand on est ministre ou quelque chose d’approchant. J’en donnerai comme exemple M. Lang qui avait signé avec M. Kouchner et d’autres, en 1977, une pétition dénonçant le « caractère désuet de la loi », en faveur d’accusés qui avaient filmé les rapports d’un garçon et d’une fille de treize ans.
On ne l’imagine pas signant aujourd’hui un appel en faveur d’auteurs de cassettes pédophiles. Bien au contraire, on aimerait pouvoir se réjouir de sa réponse faite au Sénat, le 1erfévrier, à M. Seillier qui l’avait interrogé sur « L’éducation affective et sexuelle en milieu scolaire » :
« Monsieur le sénateur, à quelques mots près, je pourrais partager un certain nombre de vos observations, d’autant que certains de vos vœux sont déjà entendus par les pouvoirs publics nationaux ou locaux. [..] Il est même une phrase que vous avez prononcée que je pourrais faire mienne.. ».
Cette réponse, si elle n’est pas vraiment limpide, ni « certaine », est du moins bien intentionnée, et même courageuse, si l’on sait que le propos de M. Seillier avait suscité des exclamations sur les travées socialistes dont le Journal officiel a retenu « L’ordre moral ! » et « C’est de l’obscurantisme ! ».
Il est dommage cependant que M. Lang ne parle pas toujours ainsi, par exemple quand il juge trop timides les films licencieux de M6 et surtout quand il couvre le professeur d’Abbeville qui adonné à lire à ses élèves un livre pornographique rapportant, selon l’analyse d’Ivan Rioufol dans Le Figaro du 13 décembre, et les extraits qu’il cite, en des termes très précis, des scènes de bestialité, de pédophilie, de sado-masochisme et d’homosexualité.
Si les gens branchés ne prônent plus la pédophilie est-ce parce qu’ils sont revenus de leurs errements, est-ce par prudence ou est-ce parce qu’elle est devenue accessible au plus grand nombre, par les cassettes vidéo, Internet ou le tourisme sexuel ?
Tant que le laxisme, quand ce n’est pas la complaisance, dont font preuve les adversaires de « l’ordre moral » pour des entreprises commerciales de perversion de la jeunesse perdurera, il ne faudra pas s’étonner de voir continuer à grimper la courbe des violences sexuelles contre les mineurs, dont le nombre est passé de 10 700 en 1995 à 13 500 en 1999, d’après les statistiques du ministère de l’Intérieur, soit une hausse de 26%.
Lettre de Famille et Liberté - N° 24 - Mars 2001