Des tabous évidents - Le temps de la lucidité
- Détails
- Publication : jeudi 4 octobre 2012 09:41
Index de l'article
Le temps de la lucidité
Depuis la création de notre association, nous nous efforçons d’éclairer l’opinion sur les conséquences de l’oubli, voire de la négation, par notre société du rôle irremplaçable de la famille.
La réforme des retraites et les troubles qui accompagnent sa mise en œuvre sont des conséquences de cet oubli.
M. Raffarin lui-même l’a fort bien dit en présentant à l'Assemblée nationale le projet de loi portant réforme des retraites : " le temps de la lucidité, je dirais même le temps de la lucidité démographique, est venu ". Il a poursuivi en rappelant que " A la libération, Alfred Sauvy et Robert Debré contribuèrent à la prise de conscience du nécessaire sursaut démographique " et que " Après cette prise de conscience, des mesures très importantes, comme les allocations familiales ou le quotient familial, furent mises en place. "
Nous nous devons de répondre à cet appel à la lucidité et reconnaître que l’affaiblissement démographique est une triste réalité, ayant pour conséquence un appauvrissement du pays, à quoi l’immigration n’a pas porté pas remède.
M. Raffarin a conclu cette partie de son intervention par « Mais, à la fin du baby-boom, la société française semble indifférente à ces données démographiques ». Cette conclusion, peut-être inspirée par le désir de ne pas souligner l’imprévoyance de ceux qui, depuis une génération, se sont succédés au pouvoir, semble faire de l’indifférence de la société française aux données démographiques une fatalité à laquelle personne ne pourrait rien.
Cette indifférence est en réalité le résultat d’actions délibérées visant à :
Cacher aux Français la situation démographique.
Disqualifier les familles, alors que le renouvellement des générations et la transmission de notre culture ne peuvent être assurées sans elles.
Nier contre toute évidence les effets bénéfiques d’une politique d’aide aux familles.
Ces actions sont conduites par des esprits subversifs, campés dans les allées du pouvoir, avec le soutien déclaré d’une partie des élus et la complaisance honteuse d’une autre partie, contente d’y trouver des facilités de gestion à court terme ou, pour certains, une justification de leurs propres écarts.
Pour que la lucidité à laquelle M. Raffarin nous appelle l’emporte, il faut que notre époque s’affranchisse de quelques tabous, comme ceux relatifs à la libération des femmes par le travail ou aux discriminations envers les homosexuels et de quelques préjugés. Dans la mesure où nous vivons dans une société pour laquelle il n’y a pas de loi morale au-dessus de la loi civile, selon une expression de M. Chirac, la loi civile doit n’en être que plus attentive à l’intérêt général.
Famille et Liberté - Lettre N° 33 - Avril 2003