Politique familiale et Europe - La politique familiale et l’Europe
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- Publication : lundi 1 octobre 2012 15:54
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La politique familiale et l’Europe
Mon élection à la présidence de Famille et Liberté m’a permis de mieux comprendre pourquoi sur des questions essentielles comme la définition et la place de la famille dans notre société, ceux qui participent au pouvoir législatif ou exécutif ont une vision déformée de ce qu’en pense le public.
D’un côté des groupes de pressions bien organisés, je leur reconnais volontiers ce mérite, bénéficiant de la faveur des médias, par connivence idéologique ou parce qu’ils annoncent du nouveau, généreusement subventionnés par la collectivité et affranchis des scrupules judéo-chrétiens peuvent consacrer tous leurs efforts à la satisfaction de leurs désirs narcissiques.
De l’autre côté des associations, les unes assumant des responsabilités concrètes d’information et de formation des familles sans toujours disposer du temps nécessaire pour faire partager leur riche expérience, les autres, dont Famille et Liberté fait partie, développant des analyses et des réflexions intéressantes sans avoir les moyens de les faire connaître largement.
Les élus soumis, directement ou par l’intermédiaire des médias, à la pression de minorités activistes et égoïstes sont insuffisamment informées de l’action, et même de l’existence d’associations comme les nôtres. De leur côté les associations gagneraient à être mieux informées des projets législatifs.
C’est dans cette intention que Famille et Liberté a proposé aux associations qui agissent pour la famille une rencontre avec Stéphane Buffetaut, ancien député européen, membre du Comité économique et social européen et rapporteur d’un avis sur La famille et l’évolution démographique adopté par le Comité en 2007.
L’adoption de cet avis par 120 voix pour, 1 voix contre et 5 abstentions est dû pour une grande part aux convictions de M. Buffetaut en faveur de la famille et au talent avec lequel il a su les faire valoir. Il reflète aussi une évolution des esprits et une prise de conscience, que l’on peut juger bien tardive, de la question démographique, reconnue comme : « un des plus importants défis que l’Union européenne devra affronter au cours des prochaines années».
Si au sein de la Communauté européenne la politique familiale est en principe du ressort des Etats et le resterait après l’adoption du traité de Lisbonne, on commettrait une grave erreur en pensant que les institutions européennes n’ont pas d’influence, bonne ou mauvaise, sur les politiques familiales des Etats membres.
Le texte suivant sur la politique familiale et l’Europe réunit des informations recueillies lors de notre rencontre avec M. Buffetaut et d’autres informations sur l’orientation des institutions européennes pour que chacun puisse agir auprès d’elles.
Christian Vanneste
Communication de la Commission européenne
Cette communication d’octobre 2006 porte sur le vieillissement de la population européenne et ses conséquences.
Selon les projections retenues, il pourrait y avoir, en 2050, dans l’Union européenne deux personnes en âge de travailler pour une personne de 65 ans ou plus alors que la proportion actuelle est de quatre pour une.
Cette projection, terrifiante si l’on considère la situation peu enviable d’un grand nombre de retraités aujourd’hui, alors que quatre actifs cotisent pour chacun d’eux, n’est pas tombée dans l’oubli grâce à la présidence allemande de l’Union, en 2007, et particulièrement à son ministre de la famille, Ursula von der Leyen, qui ont saisi le Comité économique et social.
Avis du Comité économique et social européen
Après avoir montré que la famille est « source de prospérité économique, de solidarité sociale et d’équilibre affectif », le Comité économique et social propose la signature d’un Pacte européen pour la famille entre les Etats membres comprenant les engagements suivants :
Mise en place de politiques répondant aux attentes de la population sur le nombre d’enfants souhaités.
Fixation d’un plancher de budgets publics consacrés aux enfants et à la famille.
Conciliation de la vie familiale et professionnelle.
Engagement de permanence des mesures précédentes.
Si l’avis a été voté à une très large majorité, ses suites se font encore attendre. C’est ainsi que les crédits qui devaient financer l’observation des politiques familiales n’ont pas été versés et que les pays qui ont assuré la présidence de l’Union après l’Allemagne n’ont pris aucune initiative dans le sens de la politique familiale.
Résolution du parlement européen[1]
Le parlement européen vient d’adopter une résolution sur les droits fondamentaux dans l’Union européenne[2] qui ignore le fait familial, sous prétexte de «lutter contre les stéréotypes familiaux sexistes» et promeut l’avortement, sous le nom de «droit à la santé génésique».
La résolution demande également que les Etats membres appliquent le principe de reconnaissance mutuelle pour les couples homosexuels, qu’ils soient mariés ou en partenariat civil enregistré, et invite les Etats membres qui ne l'ont pas encore fait à prendre, au nom du principe d'égalité, des mesures législatives visant à surmonter la discrimination subie par certains couples en raison de leur orientation sexuelle.
Les majorités qui soutiennent de telles propositions forment un assemblage hétéroclite de libertariens, généralement anglo-saxons, de féministes à tout crin, plutôt scandinaves ou de verts malthusiens qui prétendent affranchir l’individu de la famille, et de la majorité des élus de gauche qui veulent, pour son bien naturellement, l’assujettir à l’Etat.
L’entrée dans l’Europe des pays de l’Europe centrale est une occasion de contrebalancer cette coalition. L’occupation soviétique a appris à leurs ressortissants à se méfier de l’Etat tout puissant et leur a permis de constater que l’on échappait moins difficilement à son étreinte en famille qu’isolément.
Il est à cet égard significatif que la présidence Tchèque de l’Union qui vient d’entrer en fonction ait prévu un conseil des ministres de l’Union sur la famille en février.
Ceux qui souhaitent être informé des projets des institutions européennes, de façon à intervenir auprès des élus, peuvent s’abonner gratuitement à la liste de diffusion d’euro-fam : http://euro-fam.org/
[1]
http://eescopinions.eesc.europa.eu/EESCopinionDocument.aspx?identifier=ces/soc/soc245/ces423-2007_ac.doc&language=FR
[2] http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P6-TA-2009-0019+0+DOC+XML+V0//FR&language=FR
Lettre 55 – décembre 2008