La violence faite aux femmes? Mais supprimez donc la femme !
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- Publication : dimanche 30 septembre 2018 20:01
La Convention d’Istanbul (2011) sur la violence faite aux femmes a été ratifiée par la France en 2014. http://www.unece Mais un certain nombre de pays ne l’ont toujours pas ratifiée . Certains sont même en train de la réécrire à leur façon. De quoi s’agit-il ?
La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, partd’une bonne intention. La violence faite aux femmes ! Qui ne serait indigné et n’adhérerait bien volontiers à toute mesure pour l’éradiquer. Pour supprimer la violence faite aux femmes, bon sang, mais c’est bien sûr ! il suffit de supprimer... la femme ! C’est ce qu’a compris le Conseil de l’Europe.
Le document, après avoir rappelé en préambule les innombrables décrets, résolutions, rapports et textes de loi particuliers ou généraux déjà parus sur le sujet propose –et bientôt impose- en 39 nouvelles pages, de nouvelles dispositions certainement plus efficaces. Parmi elles, habillée sous le concept que nos lecteurs connaissent déjà, de sensibilisation au « genre », le CE propose purement et simplement de supprimer le concept même de nature féminine, il fallait y penser ! La lutte contre les « stéréotypes de genre » serait le remède universel.
Dans ce long texte adopté le 11 avril 2011 à Istanbul, l’expression « violence fondée sur le genre » revient sans cesse. Rappelons que la notion de genre consiste à nier la réalité naturelle de la différence sexuelle et à la réduire à une construction culturelle et sociale, donc modifiable à volonté.
Cette notion était difficile à imposer ex abrupto, mais instillée sous le prétexte d’une aussi noble cause que la violence faite aux femmes, c’est l’assurance de la faire admettre sans coup férir. Elle trouve ainsi ses lettres de noblesse dès le préambule qui affirme que « la nature structurelle de la violence à l’égard des femmes est fondée sur le genre ».
Une fois admise cette perspective, les Etats sont invités à s’assurer « que les autorités, les fonctionnaires, les agents et les institutions étatiques, ainsi que les autres acteurs qui agissent au nom de l’Etat se comportent conformément à cette obligation ». (I-5)
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Quelles obligations ? Mettre en œuvre des « politiques sensibles au genre » (I-6).
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En quoi consisteront ces politiques ? « Promouvoir les changements dans les modes de comportement socioculturels des femmes et des hommes en vue d’éradiquer les préjugés, les coutumes et les traditions et toute autre pratique fondés sur l’idée de l’infériorité des femmes ou sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes ». (III-12)
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Commentaire ? En introduisant ces notions dans tous les programmes d’étude officiels et « à tous les niveaux d’enseignement » (III-14), avec le soutien du secteur privé et des médias.
Avec toute la batterie de commissaires politiques aux pleins pouvoirs qui y seront associés, aux frais du contribuable (II-8), cette Convention entend sceller une étape décisive dans la négation de la Femme ; sous l’apparence et le prétexte de la protéger.
Or, l’autonomie revendiquée de la femme n’est pas dans la disparition de la féminité mais au contraire dans la reconnaissance et le respect de sa singularité, de sa différence, bref, de son existence propre avec sa nature complémentaire de celle de l’homme.
La première violence contre les femmes, pour nous, Famille et Liberté, c’est nier leur féminité. Défendre la femme, c’est défendre la mère. N’est-ce pas leur faire violence que de les obliger à délaisser leurs enfants pour un travail rémunéré, leur donner mauvaise conscience d’avoir des enfants, ou pas au « bon » moment, les abandonner, enceintes, et les pousser à avorter, les obliger à vivre comme des hommes, à tout faire comme les hommes et à se comparer à eux en permanence, comme si elles ne pouvaient exister par elles-mêmes ?
La bonne nouvelle dans tout cela ? C’est que quelques pays dont l’Autriche, la Belgique, le Portugal, la Slovaquie, la Hongrie, l’Italie, l’Irlande n’ont pas encore signé cette Convention... La Pologne ne l’avait signé qu’avec une restriction d’importance qui avait déjà mis mal à l’aise ses partenaires[1]. Aujourd’hui, un certain nombre de pays réfléchissent à une réécriture de la Convention à l’initiative du député européen Marek Jurek, ancien président de la Diète polonaise et avec le soutien des évêques de huit pays d’Europe centrale et orientale. L’association polonaise de juristes et avocats Ordo Juris a rédigé un projet qui, à l’inverse du postulat d’Istanbul, soutient que « le modèle familial européen traditionnel est le moins propice à la violence contre les femmes et les enfants » ainsi que le résume le franco-polonais Olivier Bault qui ajoute : « La Convention d’Istanbul veut éradiquer les préjugés, les coutumes et les traditions. La Convention sur les droits des familles veut préserver l’autonomie des familles. »
Claire de Gatellier
IMPORTANT Le projet de résolution, daté du18 mars 2011, contenait les deux paragraphes suivants dont on mesure aujourd’hui toute l’importance :
20. invite les États membres à reconnaître le problème grave de la maternité de substitution, qui constitue une exploitation du corps de la femme et de ses organes reproducteurs;
21. souligne que femmes et enfants sont soumis aux mêmes formes d’exploitation et peuvent être vus comme des marchandises sur le marché international de la reproduction; fait remarquer que les nouvelles méthodes de reproduction, comme la maternité de substitution, entrainent une hausse de la traite des femmes et des enfants ainsi que des adoptions illégales par-delà les frontières nationales;
Curieusement, ces deux paragraphes ont disparu de la version définitive qui a été soumise au vote.
[1] La Pologne a signé avec la réserve suivante : que l’application de la Convention soit conforme aux principes et dispositions de la Constitution de la République de Pologne.