Programme de Famille et Liberté pour 2014
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- Publication : samedi 4 janvier 2014 13:32
Madame, Monsieur et chers amis,
L'ouverture du mariage et de l'adoption aux personnes de même sexe a porté un coup sévère à l'institution familiale. Je vous propose d'en tirer ensemble les leçons, afin de nous préparer à faire face aux nouveaux dangers qui la menacent.
Les raisons d'un échec
La volonté, clairement exprimée par Mme Taubira, de changer la société, en réduisant la famille à n'être qu'un choix de vie parmi d'autres, explique le jusqu'auboutisme du gouvernement, bien mieux que le désir de satisfaire la revendication d'un droit au mariage intéressant fort peu de monde au sein de la minorité homosexuelle.
C'est pourquoi M. Hollande, devant des manifestations pour la famille comparables à celles de 1984 pour l'école libre, a choisi d'en ignorer l'importance et d'employer la police à des fins politiques contre les manifestants, au lieu de retirer le projet, comme l'avait fait le président Mitterrand, dont il n'a, peut-être, ni l'habileté, ni le même sens de l'Etat.
Alors que les partisans de l'"homoparentalité" ont mené ou commandité, principalement aux Etats-Unis, un nombre considérable d'études, largement exploitées en France et ailleurs, comparant les enfants élevés par des homosexuels et les autres, trop peu d'efforts ont été faits pour analyser ces études, très critiquables sur le plan scientifique, et pour en conduire d'autres sur des bases objectives.
La prise de conscience progressive par les professionnels de l'enfance des inconvénients d'une éducation par des personnes de même sexe n'a pas été suffisamment mise en valeur.
Enfin, il aurait fallu, et il faudra réfléchir au fait que l'avance de la civilisation occidentale, dans les domaines culturel, technique et économique, sur les civilisations anciennes et les autres civilisations contemporaines ne peut s'expliquer que par leur seule différence fondamentale qui est celle de l'organisation de la famille.
La politique familiale en péril
Jean-Marc Ayrault a déclaré le 17 septembre que la pause fiscale encore promise un mois plus tôt pour 2014 ne serait effective qu'en 2015. Il a tenté de justifier l'effort supplémentaire demandé aux Français, notamment aux revenus les plus élevés pour l'an prochain par la volonté de "préserver notre modèle de solidarité".
Il aurait été mieux fondé à dire que l'effort supplémentaire qui sera demandé aux Français en 2014 le sera notamment aux familles.
Il faut s'inquiéter en effet de la bonne conscience du Premier ministre quand il donne pour exemple de cette solidarité « le choix fait en matière de politique familiale de maintenir l'université des allocations en réduisant le quotient familial ».
Si les prédécesseurs de M. Ayrault, d'un camp comme de l'autre, ne se sont pas privé de détourner les fonds des caisses d'allocation familiales pour les affecter à des actions sociales, et de manipuler le plafond du quotient familial, du moins était-ce au nom des nécessités de l'heure, sans prétendre : « préserver notre modèle de solidarité».
Aucun ne sera allé aussi loin que l'actuel Premier ministre, promettant, le 19 novembre, aux maires de France réunis en congrès : « d'étendre le financement des caisses d'allocations familiales à l'ensemble des activités périscolaires ».
Le rabotage du plafond du quotient familial n'est pas la seule aggravation constatée de la pression fiscale sur les familles puisque les majorations de retraite attribuées aux parents d'au moins trois enfants sont devenues imposables.
Enfin les familles seront les plus touchées par la hausse prochaine de la TVA puisqu'elles consacrent aux dépenses de consommation une plus grande part de leurs revenus que les foyers fiscaux sans enfants. D'ailleurs une étude de l'INSEE sur les niveaux de vie en 2010 montre que les principaux facteurs de la pauvreté des enfants sont la situation d'emploi des parents et la taille de la fratrie
La famille sous tutelle
Le choix fait par la majorité actuelle de s'en prendre aux familles est conforme à son idéologie, toute axée sur la satisfaction sans limites de pulsions égoïstes aux dépens de la famille, et à un calcul politique qui la conduit à chercher dans une immigration toujours accrue le moyen de se maintenir au pouvoir.
La réforme du congé parental vantée par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, illustre d'une façon caricaturale la volonté de l'Etat de régenter la vie des familles. Alors que le congé parental, qui est de trois ans à partir de deux enfants, est pris actuellement dans 97 % des cas par la mère exclusivement, la réforme en cours le réduira à deux ans et demi si le père n'en prend pas au moins six mois, avec l'objectif surréaliste que 25 % des pères le fassent en 2017 !
Paradoxalement les enfants qui entreront de ce fait six mois plus tôt en maternelle y seront confiés à des Agentes Territoriales Spécialisées des Ecoles Maternelles – à quand des Agents - dont 99 % sont des femmes !
L'action du gouvernement Ayrault ne se limite pas à réduire les libertés des familles, en introduisant par exemple à l'école une morale laïque contraire en bien des points à celle de beaucoup de familles et en mettant à l'honneur la fumeuse théorie du genre.
L'ouverture du mariage aux personnes de même sexe montre une volonté du pouvoir d'aller bien au-delà de la confrontation entre ceux qui veulent plus d'Etat et ceux qui en veulent moins, pour remettre en cause les fondements mêmes de notre société.
Les nominations de personnalités toutes acquises à l'accès des homosexuelles à la Procréation Médicale Assistée lors du récent renouvellement du Comité national d'éthique montrent que sa promesse de consulter cet organisme avant de légiférer n'était pas plus sérieuse que sa promesse vite oubliée de respecter la liberté de conscience des maires pour le mariage homosexuel.
Le projet de loi sur la famille que prépare Mme Bertinotti, pour qui « ce n’est plus le couple mais l’enfant qui fait la famille » et qui n'est pas « dans la défense de la famille, mais dans la promotion des familles », traduit clairement l'intention du gouvernement d'affranchir les adolescents de leur famille, en leur accordant le droit de vote aux élections locales à partir de 16 ans, sans abaisser pour autant celui de la majorité civile et pénale qui restera fixé à 18 ans.
Le programme de Famille et Liberté
La magnifique mobilisation contre l'ouverture du mariage et de l'adoption aux personnes de même sexe a montré que notre camp manquait de munitions pour riposter aux arguments de nos adversaires quand, par exemple, ils prétendent que d'être élevé dans un foyer homosexuel n'est pas un handicap pour un enfant : il ne suffit pas d'avoir raison, encore faut-il en apporter la preuve.
Famille et Liberté s'est donné comme mission de répondre à ce besoin. Nous avons à ce titre attiré l'attention depuis plus de dix ans sur l'inconsistance des études qui prétendent le contraire.
Nous nous sommes en cela conformés aux intentions des fondateurs de notre association qui étaient de rassembler les arguments scientifiques qui montrent l'intérêt pour la collectivité, mais aussi pour les individus, de comportements conformes au bien commun.
Tel fut le cas pour nos premiers travaux sur la prévention du Sida qui ont montré les limites, et les risques, maintenant reconnus, d'une politique fondée sur le seul préservatif.
Dans le cas de l'homoparentalité, nous avons assumé la traduction en français des travaux critiques du Dr Sharon Quick et de l'étude du Pr Mark Regnerus représentative du développement des jeunes adultes américains en fonction du type de foyer où ils ont été élevés.
Nous allons redoubler d'efforts dans ce domaine pour enrichir notre documentation et faire la synthèse des informations disponibles sur ces « familles » qui ont la préférence du ministre de la famille.
La remise à plat de la fiscalité annoncée par M. Ayrault loin de favoriser des « regroupements familiaux », pour faire face aux difficultés de l'heure accentuera la dispersion des familles, en accroissant l'emprise d'un Etat omnipotent.
Ignorer la famille en tant que réalité économique conduira aux mêmes échecs que ceux du dirigisme
Les « progrès » de l'économie soviétique étaient enseignés dans nos écoles de sciences politiques jusqu'à ce qu'elle s'écroule. Il en sera de même des succès obtenus à ce jour par ceux qui rêvent de détruire la famille. Il dépend de chacun de nous que ce soit le plus vite possible.
C'est pourquoi nous allons développer nos travaux sur l'économie familiale. Vous pouvez contribuer à cette action en nous apportant votre soutien financier, mais aussi en contribuant dans la mesure de vos possibilités à ces travaux (études, traductions, diffusion, etc.). Nous comptons sur vous !
Le délégué général,
Philippe Gorre