Circulaire de juin 2016
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- Publication : samedi 17 septembre 2016 08:28
Madame, monsieur et chers amis,
A l’heure où nous écrivons ces lignes, on s’apprête à célébrer la fête de mères, puis la fête des pères. En haut lieu on nous explique que cela est dépassé et que ce sera maintenant la « fête des gens qu’on aime »! Mais les autres alors ? Que d’exclus ! A quand la fête des gens qu’on n’aime pas ?
A moins qu’on aime tout le monde, car l’indifférence n’est qu’égoïsme et la haine est contraire aux bons sentiments. On préfère donc célébrer une fête de bons sentiments universels plutôt que de laisser prononcer les noms si doux de père ou de mère qui sentent trop la famille, la naphtaline et l’eau de rose. Et puis, honorer son père et sa mère, en plus de la tendresse, c’est afficher de la reconnaissance, de la gratitude qui ne sont vraiment plus de mise lorsqu’on ne veut plus dépendre de personne et qu’on se prétend à soi-même sa propre origine.
Que cette lettre circulaire de Famille et Liberté soit au contraire dédiée tout spécialement aux pères et aux mères qui ont, avec leurs pauvres moyens humains et un succès pas toujours à la hauteur de leurs espoirs, mis au monde ensemble et élevé des enfants qui sans eux n’existeraient pas ; des enfants chanceux d’avoir été élevés par des parents pleins de tendresse, ou de pauvres enfants mal-aimés (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne soient pas aimés) mais qui gardent néanmoins au plus profond de leur cœur l’image rêvée d’un père et d’une mère.
Pères et mères n’ont d’ailleurs pas la tâche facile aujourd’hui pour assumer leurs responsabilités éducatives lorsque l’école elle-même, ou ceux qui la commandent, s’ingénie à étouffer dans l’œuf toute volonté, toute possibilité d’apprendre. Comme si la transmission, qui est la raison d’être de l’école et la condition des apprentissages, était à proscrire à tout prix, le tentacule du ministère vide implacablement les programmes de leur richesse, annihilant l’effort surhumain de nombreux professeurs. Pour être bien sûre ensuite que personne n’en réchappe, il entend priver les parents de leur droit naturel en préparant une loi empêchant les écoles encore un peu libres de survivre sans faire allégeance. Nous ne pouvons accepter cela.
Si vous pensez que l’accueil de la vie est la condition de la survie des sociétés, qu’il est stupéfiant que les embryons humains soient moins protégés que les embryons animaux, alors vous nous aiderez à démontrer que la famille, lieu privilégié des solidarités naturelles est le rempart le plus solide contre un état qui veut s’arroger le droit de dire qui doit vivre et qui n’en a pas le droit.
Contre la prétention du transhumanisme qui croit pouvoir changer la nature de l’homme en en faisant en réalité le tri et en le conditionnant dans des éprouvettes savamment étiquetées, il nous faut démontrer et convaincre que c’est grâce à la famille, dans sa diversité, que l’homme pourra se réaliser pleinement. A quoi sert d’être « augmenté » en longévité, capacité du cerveau, que sais-je encore, si c’est pour devenir une machine programmée et terriblement solitaire ? La famille, et à son image, la société, n’ «augmente » pas l’homme mais « l’élève » et lui permet ainsi de se dépasser lui-même, par les autres et pour les autres de façon bien plus heureuse que les alchimies faustiennes.
Le précédent gouvernement l’a rêvé, celui-ci le réalise : Le divorce sans juge.
Famille et Liberté qui s’est exprimée à ce sujet dans le Figaro Vox (voir en page 4) avait anticipé la question en publiant les actes d’un colloque sur les enfants du divorce réunissant juriste, professeur, psychologue et autres spécialistes et en multipliant les conférences à ce sujet.
Laisserons-nous banaliser à ce point un acte si lourd de conséquences que l’on pourra désormais expédier en quinze jours ? Alors que tant de couples auraient besoin d’être aidés à surmonter leurs difficultés, pour le bonheur de tous, comme il a été expliqué lors du colloque.
Pour défendre les plus faibles et reconquérir la dignité du mariage, nous avons besoin de votre aide et de vos encouragements.
Nous adressant récemment, à la tribune du parlement hongrois, à des délégations de jeunes venus de toute l’Europe à l’initiative de la Fédération européenne des Familles Nombreuses, nous évoquions la recommandation votée à l’unanimité par l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en avril 2010 : sous le titre « Investir dans la famille est le meilleur remède en temps de crise », elle soulignait les avantages spirituels et matériels apportés par la cohésion familiale :Moins de risques de dépression et de suicide, espérance de vie plus longue, meilleures relations avec les enfants, relations plus épanouissantes, moins de risques de pauvreté, meilleure santé, moins de stress…
Tous ces jeunes, délégués par les associations familiales de leurs pays voulaient croire à un engagement familial solide. Devant l’effondrement du lien social et de l’équilibre démographique, Ils étaient là pour dire ce qu’ils attendent d’une politique familiale qui leur permette de fonder une famille stable et d’élever des enfants.
Ne les décevons pas. On parle beaucoup de notre responsabilité de leur laisser une belle planète ; que dire de celle de leur léguer une société qui leur permettra d’accomplir leur rêve d’avoir eux aussi, à leur tour, une famille.
Tous ces sujets sont autant de chantiers auxquels nous sommes attelés pour faire sauter le carcan qui nous étouffe de plus en plus.
Des élus nous demandent régulièrement de l’aide pour défendre la famille: arguments et documentation. Il ne suffit pas d’avoir raison, encore faut-il le prouver et savoir convaincre. En prévision des prochaines échéances électorales, nous préparons un Livre blanc sur la famille, sur la politique familiale, la vraie. Nous entendons donner ainsi tout un arsenal d’argumentaires pour montrer qu’il n’y a pas de justice sociale sans la notion toute familiale de ce qui est dû et demandé à chacun, dans le souci prioritaire du plus petit mais en fonction de l’intérêt de la famille entière ; pas de prospérité économique sans le modèle du chef de famille qui entreprend et construit pour sa famille, dans la vision à long terme dessinée par la succession des générations ; pas de rayonnement culturel sans le désir de transmettre ce que l’on a reçu et développé, désir constitutif de la famille ; pas de paix sans la médiation de la mère, porteuse de vie et arbitre entre autorité et tendresse.
Quand les familles se délitent, la nation décline, mais que les familles rayonnent à nouveau et la nation se ressaisira. C'est ce à quoi les animateurs de Famille et Liberté consacrent leur temps et leur énergie.
Mais pour pouvoir diffuser les fruits de leurs travaux aussi largement que l'exige la situation, ils doivent disposer d'un minimum de moyens financiers.
MERCI de nous les donner.
MERCI de nous renvoyer le coupon ci-joint accompagné de votre don, MÊME MODESTE.
C'est l'avenir de nos enfants et celui de notre patrie qui sont en jeu.
Claire de Gatellier