La retraite en liberté -
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- Publication : vendredi 13 janvier 2017 20:39
Economiste, disciple d’Alfred Sauvy, spécialiste de la protection sociale et des retraites, le professeur Jacques Bichot milite pour un système de retraite équitable, équilibré et affranchi de ses complexités inutiles. Puisse son dernier livre « la retraite en liberté »,
livre court de 120 pages convaincre nos responsables politiques de l’urgence d’engager cette réforme.
Dans une première partie, J. Bichot fait le point de la situation présente : le rapport entre le nombre de cotisants et le nombre de retraités a chuté de 2,12 en 2000 à 1,7 en 2010. Par ailleurs, le taux de prélèvement sur la masse des revenus d’activité a progressé de 26% en 2000 à 32% en 2013. La complication du système est source d’erreurs en tout genre, d’injustices et de gaspillage cités dans l’ouvrage. Le professeur démonte également « le casse-tête des pensions de réversion » et montre la confusion de notre législation qui assimile à des aides à la famille ce qui est investissement dans la jeunesse, dans le capital humain. Bref, un ensemble de malfaçons rend le système injuste, peu efficace et très peu gouvernable. La bureaucratie du système fait fi du droit fondamental des citoyens à la liberté d’organiser son existence et à l’équité.
Certains voudraient remplacer le système de la répartition par celui de la capitalisation ; pour notre auteur, ce n’est pas réaliste. Certes accumuler du capital est un bon complément de la retraite par répartition, mais ne peut pas s’y substituer. Le système de répartition repose lui aussi sur un capital capable de procurer des revenus, mais c’est un capital humain. La retraite par répartition fait fonctionner un échange entre générations au niveau de la nation. Il y a bien investissement dans le capital humain – les enfants – suivi d’un retour sur investissement sous la forme d’une rente, le droit à pension.
Pour la mise en place d’un système simple, juste et équilibré, il faut :
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Fusionner tous les régimes de retraite par répartition.
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Avoir un régime unique fonctionnant par points, système déjà utilisé par les régimes complémentaires français ainsi que par l’Allemagne, la Suède et d’autres pays.
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Sortir de cette idée selon laquelle les pères et mères de famille sont des assistés auxquels la République fait la charité. En réalité, plus une personne ou un ménage a d’enfants à charge plus ils obtiendront des points au titre de leur contribution à l’éducation de leurs enfants ; à l’inverse une personne ou un couple sans enfants à charge obtiendra plus de points au titre de leur contributions financières puisque plus imposés.
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Utiliser la neutralité actuarielle qui permet une plus grande liberté de choix pour chaque assuré social.
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Avoir un système de gestion qui ne mélange plus les pouvoirs de surveillance et les pouvoirs de direction générale, les finances de l’Etat et les finances sociales entrainant un déficit permanent du système à la clef.
Bref, il ne s’agit plus de « rafistoler le système » comme on l’a trop souvent fait en 1982, 2003, 2010…mais de mettre en place « un régime universel par points » juste, gouvernable et respectueux des libertés individuelles. Nous attendons un législateur qui mette en place un système de retraites marchant sur deux jambes : « la capitalisation fruit de l’investissement dans le capital classique et la répartition résultat de l’investissement dans le capital humain ».
Bernard de Gatellier
Pr. Jacques Bichot - La Retraite en Liberté - éditions du Cherche-Midi - janvier 2017 - 122p.- 15€