Lettre sur une exposition

Publication : mardi 2 octobre 2012 07:09

 

 

Paris, le 16 janvier 08

 

 

Monsieur Guillaume BOUDY

 Directeur Général

 Cité des sciences et de l’industrie

 La Villette

 211 avenue Jean Jaurès

75019 PARIS

 

 

Objet : Zizi sexuel

 

Monsieur le Directeur Général,

 

L’établissement dont vous assumez la direction générale, a organisé une exposition destinée aux enfants  dont le titre figure dans l’objet du présent courrier, ce qui soulève un certain nombre de questions :

 

En premier lieu, pourquoi, par cette exposition, accompagner  l’échec de l’éducation nationale ?

En effet, on constate que depuis  plus de vingt ans,  l’éducation nationale s’entête dans les mêmes erreurs, sur le sujet de l’éducation sexuelle, avec les résultats que l’on connaît :

--un soi- disant cours de biologie y compris les techniques de contraception dès l’age de 12ans,  qui n’a en rien diminué le nombre des 200 000 avortements recensés chaque année

--une augmentation des cas de pédophilie et d’agressions sexuelles, de « tournantes », qui peuvent se terminer par des viols et des meurtres avec récidives de leurs auteurs

--des victimes parmi les plus faibles : enfants à naître, enfants , adolescents et femmes soit tués soit meurtris à vie, ainsi que des adultes, psychologiquement fragiles qui n’ont pas été éduqués à contenir leurs pulsions dans ce domaine .

Or, si l’éducation nationale, dans le cadre des cours de biologie, donne un certain nombre de détails précis en matière de reproduction de l’espèce humaine, ceux-ci restent insuffisants dans la mesure où l’aspect des circonstances affectives et des engagements durables de deux personnes est complètement passé sous silence.

 Aussi, on comprend mal que l’établissement public, dont vous avez la charge, se livre sur ce même thème délicat, à une exposition à laquelle les enfants des écoles sont largement conviés, à l’insu de leurs parents, (ceux-ci étant même interdits d’accès dans certaines salles), qui en la matière, restent responsables et premiers éducateurs.

 

Une véritable « cité des sciences » se devait, devant un tel constat d’échec, d’en rechercher les causes, au lieu de continuer dans l’erreur.

En effet votre exposition, traite de la sexualité soit comme le mode d’emploi d’un produit de grande consommation, soit comme  l’énergie,  l’industrie aérospatiale ou l’automobile,sans trop se poser la question se savoir si c’est de même nature .

 La sexualité ne s’inscrirait-elle pas au cœur même du mystère de la vie, de l’amour d’un couple d’un homme et d’une femme, de l’amour filial dans la générosité et la profondeur du don de soi, et non dans le « frisson de trouble »que votre exposition montre si bien dans vos stands en actionnant une pédale ?

 Or la science n’a jamais pu mettre l’amour humain en équation comme la mécanique des fluides ou la température d’un plasma. . . .

 

Une exposition pour rassurer la conscience des adultes ou pour répondre à une attente des jeunes ?

On pourrait aussi se poser la question de savoir si cet enseignement et cette exposition ne sont pas révélateurs du profond malaise d’une génération d’adultes soucieux de justifier désespérément que leur choix d’une libération sexuelle à 15 ans, n’était pas une erreur.

En effet, les sondages sur les jeunes montrent avec constance, que la réussite d’une famille stable et la fidélité viennent en tête de leurs vœux.

Et si on regarde le public qui fréquente votre exposition, on y voit de jeunes enfants de moins de 10 ans environ qui « rigolent » en tapant sur tous les boutons, des regards d adolescents particulièrement tristes et des adultes qui hésitent entre le prosélytisme de leurs propres choix et la demande d’un pardon secret à leurs enfants.

Oui, ce que demandent les jeunes dans leur grande majorité, c’est une éducation physique et morale qui leur donne toutes les chances de construire une famille stable dans la fidélité. Cela s’apprend, dès le plus jeune âge, et ceux des adultes qui ont pu souffrir des accidents de la vie, souhaitent le plus souvent que leurs enfants ne connaissent pas les mêmes souffrances. Mais comment y parvenir ? Là est la vrai question.

 

Une exposition contraire au respect des personnes et de leurs croyances 

De plus le contenu de votre exposition porte atteinte aux convictions personnelles,  voire religieuse des parents, et donc aux principes les plus élémentaires de la laïcité, respectueuse des croyances, qui régissent les lois de notre pays.

 En effet, dans la conception des principales religions de notre pays, la famille, plébiscitée aujourd’hui par les jeunes, reste l’espace d’intimité réservé à la sexualité. Celle ci n’est pas un objet de consommation à deux qu’on apprécie et que l’on rejette au grès de ses fantasmes. Et la famille est la cellule de base de la structure de toute société .La reconstitution d’une civilisation  française,dont la nécessité est ressentie par les plus hautes instances de l’Etat, ne pourra pas faire l’économie de la solidité de cette racine familiale ancestrale.

 

En coopérant à la destruction des structures nationales de base, on ouvre la voie à n’importe quelle tentative totalitaire

On ne s’y prendrait pas autrement si on voulait entraîner des enfants, sans le consentement de leurs parents, dans je ne sais  quelles idéologies de libération, initiées dans les années 68 et qui conduisent aujourd’hui à une France sans référence de valeurs communes.

L’histoire du XXe siècle, nous a malheureusement et douloureusement enseigné que tous les totalitarismes s’efforçaient pour implanter leurs idéologies, au mieux dérisoires sinon génocidaires, de détruire les structures en place et à commencer par la famille, premier lieu de transmission et d’éducation aux valeurs et à la sagesse  de toute société durable.

Ainsi, l’enseignement que vous dispensez dans votre exposition va directement à l’encontre de la solidité future de la famille à laquelle les jeunes aspirent et ouvre une voie royale à tout totalitarisme éventuel.

Cette crainte, de plus en plus de moralistes et de philosophes commencent à en faire état.

 

 

En conclusion, l’exposition actuelle  sur le « zizi sexuel » de la cité des sciences :

-s’inscrit dans l’échec d’une éducation sexuelle pseudo- scientifique, dont on mesure aujourd’hui les méfaits dans la société et dont les plus faibles sont les premières victimes

-ne répond pas aux attentes des jeunes en quête  de fidélité et de stabilité familiale et morale

-déstructure la famille et la société nationale en quête de valeurs qui soient autres que le culte de la consommation et de l’hédonisme

-et donc, ouvre une voie royale à tout totalitarisme intellectuel ou politique

-agresse nombre de citoyens dans leurs convictions personnelles, éducatives, humanistes et religieuses.

 

La suppression de cette exposition et de sa publicité, sans attendre Janvier 2009, et dans l’immédiat la suspension des visites des classes des écoles seraient dans l’ordre républicain des choses.

 

Au-delà, nous savons bien que si les français ne veulent pas devenir un peuple d’esclaves, ils devront se forger des valeurs, une civilisation puisée dans l’héritage de leur patrimoine culturel et religieux, et que la consommation et l’hédonisme ne pourront jamais en être les piliers.

 

                                                                                  Denis CHAIGNE

                                                                                  Président