Sans les familles

Publication : mardi 21 octobre 2014 09:43

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale, adopté le 8 octobre en conseil des ministres, prévoyait, « afin de réduire le déficit de la branche famille et réaliser 700 millions d’euros d’économies » :

 

La réforme en cours revient à transférer 12,5 milliards des prestations familiales universelles aux prestations familiales modulées selon les ressources. Ses inconvénients majeurs sont de deux sortes.

 

Selon un phénomène maintes fois constaté, les effets de la non revalorisation des plafonds prévus à 6000 et 8000 euros mensuels s’ajouteront à ceux d’une revalorisation a minima des allocations familiales (1,2% au 1er avril 2013 et 0,6% au 1er avril 2014), accroissant automatiquement le nombre de familles touchées par la mesure.

 

La mise à mal de la solidarité à revenu égal entre ceux qui élèvent des enfants et ceux qui n’ont pas cette charge s’étendra naturellement à l’assurance maladie, comme l’envisageait Martin Hirsch et aux retraites, comme le craint Michel Godet dans le numéro 719 de Population et Avenir.

 

Ces situations auront pour résultat un déplacement vers des solutions privées (assurance maladie et retraites) et une aggravation de l’exil déjà inquiétant des entrepreneurs dont notre pays a besoin.

 

Philippe Gorre