La position de l'UMP

Publication : mardi 2 octobre 2012 13:37

L’UMP et l’homophobie

Famille et Liberté a transmis au président de l’UMP les signatures de la lettre-pétition du 17 janvier, lui demandant de soutenir M. Vanneste, député du Nord, condamné en première instance pour homophobie.

En lui transmettant ces signatures, nous lui avons demandé un entretien pour lui faire part des commentaires et des remarques de nos correspondants.

Le directeur général de l’UMP nous a répondu qu’il convenait, en tout état de cause, d’attendre que la justice se soit définitivement prononcée sur le sort de M. Vanneste et que M. Sarkozy ne pourrait pas, en raison des contraintes de son agenda nous recevoir « dans les meilleurs délais ».

Sur le premier point, il est difficile de comprendre pourquoi M. Sarkozy, numéro 1 de l’UMP, devrait attendre le jugement en appel de M. Vanneste, alors que Mme Bachelot, qui en est le numéro 4 ou 5, a déjà réclamé son exclusion.

Sur le second point, l’expression « dans les meilleurs délais » ne correspond nullement au ton de notre lettre et semble plutôt faire écho à la « demande d’explication » de l’Inter-LGBT.

Un adhérent de Famille et Liberté, également adhérent de l’UMP, a reçu du directeur général de l’UMP la réponse suivante au courrier qu’il avait adressé à M. Sarkozy :

Comme vous le savez, l'UMP lutte avec force contre I’homophobie, qui doit être combattue au même titre que toutes les formes de discriminations, qu'elles soient fondées sur le sexe, l'origine ethnique, la religion, les convictions, le handicap, l'âge ou l'orientation sexuelle.

En outre, comme l'a souligné le Président de la République, cette forme particulière de discrimination doit être combattue résolument car elle met en cause l'égale dignité de chacun et l'égalité des chances et des droits.

Dans le courrier que vous avez adressé à l'Union pour un Mouvement Populaire, et dont j'ai pris connaissance avec beaucoup d'attention, vous évoquez le principe de la liberté d'expression. Toutefois, je me permets de vous rappeler que la liberté d'expression n'autorise pas certains propos qui sont d'ailleurs réprimés par la loi. C'est pourquoi Monsieur Christian Vanneste a été condamné le 24 janvier dernier à 3000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Lille, qui le jugeait pour « injure » envers les homosexuels.

On voit que l’UMP, ou tout au moins son directeur général, reprend à son compte le raisonnement du tribunal, assimilant à des injures homophobes la critique que M. Vanneste avait faite, en citant Kant, de l’utilité sociale de l’homosexualité et souscrit au jugement le condamnant en première instance.

Au cours de la discussion de la loi sur l’homophobie, M. Perben, alors garde des Sceaux, et M. Clément, actuel garde des Sceaux et alors président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale avaient pourtant assuré qu’il resterait permis de critiquer l’homosexualité.

Cet alignement de l’UMP sur les revendications des groupes de pression homosexuels est favorisé par l’action de Gaylib, composante active de l’UMP qui y anime ses propres commissions et vient d’y faire campagne pour que « le plus grand nombre de candidats issus de ses rangs fassent partie des Comités de circonscription [.] qui jouent un rôle accru pour l’attribution des investitures et de l’animation de l’UMP sur le terrain ».

Un autre de nos adhérents nous a communiqué la réponse suivante de M. Sarkozy à sa lettre soutenant M. Vanneste :

En tant que président de l'UMP, je suis le garant de son unité, et en même temps que du débat libre, loyal, utile, sans concession, et de l'écoute de ce que les Français, dans leur diversité, veulent nous dire. Car avant de prendre et d'assumer des décisions qui engagent l'avenir, il est indispensable de pouvoir dialoguer.

On ne peut en effet considérer que la démocratie n'est utile que si elle se met au bénéfice exclusif de ses propres idées. Cela induit évidemment que certaines opinions et que certains arguments risquent d'être avancés alors qu'ils n'ont fondamentalement pas leurs places aux côtés des idées, des principes et des valeurs que nous défendons à l'UMP.

Je considère que c'est par le biais du dialogue et de l'échange que nous devons agir pour les faire taire. Comme vous pouvez le constater, l’Union pour un Mouvement Populaire préserve la place fondamentale que se doit d'avoir la liberté d'expression.

Affaire Vanneste

Ayant protesté contre la demande d’exclusion de Christian Vanneste faite par Roselyne Bachelot lors d’une émission de télévision, un de nos adhérents a reçu de l’UMP la réponse suivante :

Nous avons bien noté vos observations concernant les propos de Roselyne Bachelot.

Nous en prenons acte et lui laissons la liberté de ses propos car chacun doit pouvoir s’exprimer selon ses convictions, même si nous n’en partageons ni le fond ni la forme.

Sur le fond, Nicolas Sarkozy, pour sa part, a été très clair sur la question du droit au mariage et à l'adoption, lors d'une interview à RMC le 13 février dernier :
"Je pense que le PACS c’est pour les homosexuels et que le mariage c’est pour les hétérosexuels. Et s’agissant de l’adoption, je n’y suis pas favorable parce que je considère qu’une famille pour un enfant, c’est un père et une mère. Il n’y a dans cette remarque aucune connotation morale, simplement le souci que j’ai d’une image de la famille qui passe par un père et une mère".

Enfin, Nicolas Sarkozy vient de confier à Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l'Education, une mission de réflexion et de propositions sur les questions du mariage et de l'adoption pour les couples homosexuels.