LA LOI TAUBIRA

Publication : samedi 18 mai 2013 13:43

 

Le rejet par le Conseil constitutionnel de la saisine des parlementaires lui demandant d'invalider la loi Taubira n'aura surpris que ceux qui voulaient croire que cette institution était peuplée d'émules d'Antigone et de Thomas More.

 

Un refus de François Hollande de promulguer la loi est encore plus improbable. Le rapprochement avec le retrait par François Mitterrand du projet de Grand service public laïc unifié, en 1984, ne résiste pas à l'examen parce que :

 

 

 

Le mariage stérile

L'hypothèse d'une Alliance ou d'une une Union civile qui serait identique au mariage civil au point de vue fiscal, social et successoral, tout en s'en distinguant par l'exclusion de la filiation est le type même, de la fausse bonne idée :

L’Alliance Civile n’est pas un compromis : c’est le contraire de ce que demandent les opposants à la loi Taubira depuis le début : elle institutionnalise et encourage les unions entre deux personnes de même sexe.

L’Alliance Civile est inutile : ayant déjà à leur disposition le Pacs, ni la gauche ni les homosexuels n’en veulent. Personne d’ailleurs ne l’a réclamée et le gouvernement n’a pas fait la moindre offre en ce sens.

L’Alliance Civile est une illusion : les pro-mariagepourtous ont déjà le PACS et ce qu’ils veulent, c’est le mariage, tout son symbole et la filiation qui en découlera. Les anti-mariagepourtous n’y voient qu’un sas transitoire qui mènera de toute façon au mariage et à la filiation pour tous.

L’Alliance Civile est une manœuvre politique qui divise. Elle interrompt le match à la mi-temps et prétend recomposer les équipes et réécrire la règle du jeu. Avec les risques de démobilisation.

L’Alliance Civile justifie la théorie du genre : elle normalise la supériorité du constructivisme, de l’homme qui se crée lui-même sur l’acceptation d’un pré-donné, d’une nature humaine. Elle met ainsi sur le même pied le phantasme et le réel.

Savoir tirer parti d'un échec

Personne n'avait prévu la formidable mobilisation contre le projet. Les foules immenses qui se sont rassemblées à plusieurs reprises l'ont fait parce qu'elles ont trouvé dans les événements une occasion de défendre la famille que ni les Eglises ni les partis politiques qui lui sont attachés ne leur avait donnée, même si elles ne se retrouvaient pas toujours dans les slogans choisis par les organisateurs.

La loi Taubira dénature en effet le mariage civil, mais elle dénature une institution en ruine qui remplissait déjà fort mal son office de protection des enfants. L'étude Regnerus, dont Famille et Liberté a publié la traduction : l'étude Regnerus le met bien en évidence.

Cette étude qui est fort critiquée, ainsi que son auteur, en dépit ou plutôt à cause de sa valeur scientifique, montre que si les résultats d'une éducation donnée dans un foyer homosexuel sont très en-dessous des résultats de l'éducation reçue d'un couple stable formé d'un père et d'une mère, toutes les autres configurations, telles que familles monoparentales ou recomposées, donnent en moyenne de moins bons résultats.

La loi Taubira a un fort caractère symbolique. Elle a un caractère surtout symbolique si l'on considère que les Pacs entre personnes de même sexe représentent pour les dernières années environ 4 % des Pacs et 2% (Pacs et mariages) des unions entre personnes de sexe opposé.

L'instabilité des unions, dont les enfants sont les premières victimes n'a rien de symbolique, avec 130 000 divorces pour 231 000 mariages en 2011. C'est aussi contre les causes de cette instabilité que les marcheurs et les veilleurs manifestent depuis le mois de novembre.

C'est pourquoi ils doivent continuer à manifester, pour exiger de ceux qui gouvernent qu'ils renoncent à enseigner la confusion des genres à l'école, qu'ils mettent fin au libre accès des mineurs à la pornographie, sur Internet ou ailleurs, qu'ils restaurent la politique familiale et qu'ils donnent l'exemple, clef de toute éducation.

Trois ministres ont déclaré vouloir « arracher les enfants au déterminisme familial » (et ils préparent pour la rentrée une grande loi sur la famille dont le pire est à attendre). Manifestons tous pour rendre aux enfants leur famille.

 

Claire de Gatellier et Philippe Gorre