Un état dans l'état

Publication : jeudi 18 octobre 2012 15:40

 

Les adhérents de Famille et Liberté n’avaient pas attendu, pour lui apporter leur soutien et en faire leur président, la décision de la Cour de cassation annulant le jugement rendu à l’encontre de Christian Vanneste pour propos homophobes et déclarant, ce qui est peu fréquent, qu’il n’y avait pas lieu de rejuger.

Je suis donc particulièrement heureux de pouvoir lui dire au nom de tous notre satisfaction pour ce qu’un de nos correspondants a qualifié de victoire judiciaire et morale.

A notre satisfaction a correspondu chez d’autres la stupéfaction de constater que la plus haute instance judiciaire de notre pays entendait que la liberté d’opinion d’un citoyen et a fortiori d’un élu ne devait pas être sacrifiée aux intérêts, réels ou supposés, d’une minorité qui tend à constituer un Etat dans l’Etat, en exigeant l’adaptation de lois, sur la mariage, par exemple, à sa situation particulière.

Chez ceux qui soutiennent les revendications homosexuelles, ce que de nombreux homosexuels ne font pas, cette stupéfaction a été suivie de protestations indignées, voire véhémentes.

D’autres qui «au fond de leur cœur» pensent que ces revendications sont injustifiées et dangereuses semblent embarrassés, parce qu’ils ont peur d’user de la liberté qui vient de leur être reconnue, à travers le cas Vanneste.

Christian Vanneste avait déclaré, en citant Kant, que si tout le monde était homosexuel l’humanité disparaîtrait. Avant Kant, Voltaire avait écrit dansL’Homme aux quarante écus, au chapitreSur les moines : «Toutes les fois qu’on peut dire d’un état de vie quel qu’il puisse être, si tout le monde embrassait cet état, le genre humain serait perdu;  il est démontré que cet état ne vaut rien, et que celui qui le prend nuit au genre humain autant qu’il est en lui.»

Les deux situations différent en ce que, si des exemplaires deL’Homme aux quarante écusont été brûlés sur décision de justice, procédure spectaculaire mais pas plus pénalisante que les censures actuelles ou les renoncements à la publication des éditeurs, il ne semble pas que son auteur ait été recherché.

Etait-il plus facile de critiquer le premier ordre du royaume sous l’ancien régime que la communauté homosexuelle aujourd’hui ?

Puissent, en tout cas, l’exemple de Voltaire et celui de Vanneste donner du courage à ceux qui semblent en manquer.

Philippe Gorre Lettre 55 – décembre 2008