Ni beaux…ni parents ! par Christian Vanneste

Publication : lundi 9 mars 2009 00:00

On sait bien que depuis fort longtemps maintenant, Nicolas Sarkozy emploie une tactique qui lui a été souvent heureuse, celle de la cible mobile : être là où on ne l’attend pas, ne plus être là quand l’opposition veut l’ajuster. Cette tactique a des limites. Lorsqu’il s’agissait de passer d’un feu de paille à un feu de joie pour faire avancer les idées de réformes nécessaires au pays, j’ai été le premier à m’en féliciter, y compris, par exemple, sur l’abolition de la double peine, idée bien perçue à gauche et qui avait le mérite de mettre fin à une situation incohérente sur le plan juridique et irréaliste dans les faits. En revanche, il ne faudrait pas que les feux de détresse qui s’allument depuis quelque temps à l’occasion des réformes manquées, bloquées en raison de leurs maladresses ou de la gravité du contexte, conduisent à des incendies mal maîtrisés, et d’autant plus mal qu’ils seraient exposés à un inopportun vent de gauche.

Intervenant ce midi dans l’émission des Grandes gueules sur RMC, j’ai une fois de plus dû combattre avec fermeté une proposition d’autant plus mal-venue qu’elle combine le souci de complaire au très médiatique lobbie de “la cause homosexuelle” avec une remise en cause d’une institution essentielle à notre société, dont la solidité est gravement compromise, et dont la pérennité pour la solidarité sociale entre les personnes et entre les générations, notamment en période de crise, est plus que jamais nécessaire : la Famille fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme, unis pour assurer l’éducation et le bonheur de leur(s) enfant(s), avec le souhait que ce modèle, dans son équilibre, suscite également chez eux le souhait de prolonger la vie et l’amour entre les personnes qui lui donne tout son prix.

Curieusement, le lobbie a renoncé à son extravagante évaluation de naguère : il n’y a plus 350 000 enfants pour justifier une évolution législative. Il admet les chiffres de l’Ined que j’ai rappelés constamment : 30 000. Il s’agit d’une évaluation extrapolée de la situation d’un pays comme la Hollande, et il faudrait bien sûr obtempérer, il faudrait changer la loi, il faudrait casser le rapport entre la famille et la filiation, il faudrait introduire toute sorte de complications et de variations dans le temps dans la définition de l’autorité parentale, au risque de plonger les enfants dans le néant d’une vie dénuée de repères, de constance, soumise au pouvoir fugace des sentiments. L’argument est toujours le même : les faits existent, la loi doit s’y soumettre ! On pourrait aussi estimer qu’un certain nombre de familles polygames vivent sur notre sol et que la loi doit donc l’admettre… C’est une conception erronée, trop souvent énoncée par des juristes aux petits pieds comme une évidence. Lorsque l’évolution des mœurs va à l’encontre de l’Intérêt de la société, il est évidemment nécessaire d’y remédier par la loi. Dans les années 70, une grande tendance à la liberté sexuelle avait même conduit certains à considérer la pédophilie comme normale. On est heureusement revenu sur cette évolution : la loi condamne aujourd’hui plus sévèrement qu’hier la pédophilie.

Il faut le rappeler : la famille est destinée aux enfants et à travers eux à la continuité de notre société. Elle n’a pas pour but de légitimer les sentiments, ni de satisfaire le narcissisme ou le besoin passager des individus.

J’ai redit combien la loi sur le Pacs obtenue par une minorité d’une minorité avait nui à l’immense majorité et à la société elle-même en conduisant à un effondrement du mariage et en établissant des liens de plus en plus précaires dont les enfants sont les premières victimes, à la merci de la répudiation par lettre recommandée. Une loi est une règle générale et ne doit en aucun cas être fondée sur les intérêts ou les envies d’une minorité, si puissante soit-elle auprès des médias. La loi de mars 2002 laisse suffisamment de place au traitement équitable des cas particuliers. Il faut en rester là au nom du Bien commun et de l’avenir de notre société.

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Association des Amis de Christian Vanneste

 

L’association organise une conférence débat avec Philippe Bilger, Avocat Général près de la Cour d’appel de Paris, le samedi 20 juin 2009 à 17h15, à Tourcoing.

Inscription et questions à poser au conférencier à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.