Les fanfarons du vice

Publication : mercredi 21 octobre 2009 00:00

Mon neveu est un fanfaron du vice. Ce mot sur le futur régent que l’on prête à Louis XIV peut-il s’appliquer à des hommes politiques contemporains qui se sont délibérément exposés par leurs écrits à être accusés de pédophilie ? Daniel Cohn-Bendit à qui l’on a reproché de s’être dépeint sous ce jour, dans un livre écrit il y a une trentaine d’années, s’est défendu en prétendant en substance que son texte n’était fait que pour épater le bourgeois. Fanfaron de la révolution, en mai 1968, et de la politique aujourd’hui, il ne manque pas de crédibilité en se disant fanfaron de la pédophilie, à l’époque où il n’était plus qu’un obscur pédagogue et où ce moyen de faire parler de soi était beaucoup moins risqué qu’aujourd’hui.

Frédéric Mitterrand n’est pas un fanfaron. De l’avis de la plupart de ceux qui l’ont vu et entendu s’expliquer sur les affaires de mœurs auxquels son nom est mêlé, en tant que ministre de la culture, en tant qu’auteur ou en tant que témoin de moralité, c’est un émotif. L’émotion ne prouvant ni la sincérité ni le mensonge, on ne saura sans doute jamais si La mauvaise vie, récit présenté comme biographique à sa parution, n’est que le roman scabreux d’un neveu voulant se faire un prénom. Ce qui est remarquable dans cette affaire ce n’est évidemment pas que Frédéric Mitterrand nie la réalité des faits qu’il a décrits, mais :

Ph G